La pondération sensorielle est altérée chez les patients adolescents atteints de scoliose: Preuves provenant d’un modèle neuromécanique

de | 19 octobre 2015

Pialasse JP, Descarreaux M, Mercier P, Simoneau M

Gait Posture 2015 Sep;

PMID: 26371828

Abstract

La scoliose idiopathique est la déformation de la colonne la plus fréquente à l’adolescence. Bien que son étiologie reste incertaine, les déficiences observées dans le contrôle de l’équilibre suggèrent un dysfonctionnement des mécanismes de contrôle sensori-moteur. L’objectif de cette étude est d’évaluer la capacité des patients atteints de scoliose idiopathique de réévaluer l’information sensorielle. En utilisant un modèle neuromécanique, la pondération relative des informations sensorielles vestibulaires et proprioceptives a été évaluée. Seize adolescents en bonne santé et, respectivement, 20 et 16 adolescents atteints de scoliose légère ou sévère ont été recrutés. La stimulation vestibulaire galvanique bipolaire binaural a été utilisée afin de susciter un mouvement postural selon le plan coronal. La cinématique de la partie supérieure du corps, en utilisant un déplacement horizontal de la septième normalisée vertèbre cervicale, a été enregistré 1s avant, 2s pendant et 1s après les stimulations vestibulaires. Le modèle neuromécanique inclus des mécanismes de rétroaction actifs qui ont généré le couple correcteur provenant des  signaux d’erreur vestibulaires et proprioceptifs. Le modèle prédit avec succès le déplacement horizontal normalisée de la 7ème vertèbre cervicale. Tous les groupes ont montré un contrôle de l’équilibre similaire avant stimulation vestibulaire; cependant, l’amplitude (par exemple, le déplacement horizontal de crête) du balancement du corps pendant et immédiatement après la stimulation vestibulaire était environ 3 fois plus grande chez les patients par rapport au témoin. Le résultat du modèle a révélé que les patients affectent un plus grand poids à l’information vestibulaire par rapport aux témoins; le poids vestibulaire était 6,03% pour les contrôles, alors qu’il était de 13,09% et de 13,26% pour les groupes de scoliose légers et graves, respectivement. Ces résultats suggèrent que, malgré l’amplitude des déformations de la colonne vertébrale, le mécanisme de pondération sensorielle est modifiée de manière similaire chez les patients adolescents atteints de scoliose.